Le Club Relations Internationales de l’Institut d’Etudes Politiques Altitude Group (IEPAG) a organisé le vendredi 31 Mars une journée consacrée à la relation entre le Pays du soleil levant et la Grande Île. Cette journée fut marqué par 2 évènements : une exposition sur la culture japonaise et une conférence intitulée « la relation bilatérale entre le Japon et Madagascar ». L’invité et intervenant qui a fait l’honneur de sa présence à cette occasion est le représentant du Japon en personne à Madagascar : Son Excellence Monsieur Abe Koji.
À la première partie de l’évènement, l’ambassadeur et son équipe ont eu l’honneur d’être accueilli par une exposition reflétant les caractéristiques du Japon. L’histoire du pays, sa culture et tout ce qui fait sa renommée ont été illustrés dans l’exposition. Les photos démontraient la constitution du pays composé de Kyushu; Honshu, Shikoku et Hokkaido, ses reliefs et caractéristiques géographiques. L’histoire du Pays du Soleil levant a aussi été mise à l’honneur, de la période de Sudoku durant laquelle le Japon était fermé aux autres pays, vers son adhésion aux Nations Unies. En outre, les activités culturelles du Japon ont été illustrées comme les bains publics, les origamis, les calligraphies… A cela s’ajoutent les cultures culinaires du Japon composées des sushis, sashimi, udon, soba et de bien d’autres plats succulents. En abordant la culture, l’exposition a également démontré les sports qui caractérisent le pays, par exemple, le Puroresu soit le catch japonais, le Karaté, le Sumo ou encore l’Aïkido. Les jardins japonais, les poupées traditionnelles et les jeux comme le Chôgi ou échec japonais ont été présentés. N’oublions pas les célèbres mangas et animés japonais qui font aussi sa réputation. D’ailleurs, l’Ambassadeur a assisté à un défilé de personnages de mangas et d’animés interprétés par des cosplayers.
La deuxième partie de l’évènement a été suivie d’une conférence dirigée par SEM Abe Koji sous le thème « la relation bilatérale entre le Japon et Madagascar ». L’honorable invité a fait part de son parcours et de ses expériences. SEM Abe Koji a réalisé des études en droit international et en coopération économique. Il a déjà réalisé de nombreuses missions à Madagascar mais depuis le 26 Octobre 2022, il endosse pour la première fois, le rôle d’ambassadeur du Japon dans la Grande Île et aux Comores. En tant qu’ambassadeur, SEM Abe Koji a également rencontré des difficultés : il a avoué que par rapport à sa fonction, le plus dur est d’essayer d’être franc suivant le sujet abordé comme l’avenir de Madagascar dans le cadre international.
Dans le but de faire face à la pandémie du covid-19, le Japon a adopté une politique diplomatique visant à protéger ses agents. En effet, l’ambassadeur a précisé que les agents diplomatiques japonais avaient droit au vaccin ou alors étaient rapatriés pour se faire vacciner dans le pays. De plus, le Japon soutient les pays en développement de l’Afrique, de l’Asie et d’autres par les aides multilatérales et bilatérales dans le but de permettre à ces pays d’avoir accès au vaccin.
Dans le cadre des conflits qui opposent l’Ukraine et la Russie, le Japon a décidé de se positionner : défendre fervemment l’Ukraine. Le Japon s’est engagé à soutenir l’Ukraine et l’ambassadeur incite même tous les pays à le faire. Par ailleurs, le pays doit faire face à quelques conflits au niveau de l’Asie de l’Est.
Selon l’ambassadeur, l’économie japonaise a stagné depuis une trentaine d’années. Le PIB n’a pas effectivement changé depuis plusieurs années et durant la période du covid-19, l’économie du Japon a été affectée mais n’a pas connu une grande diminution par rapport aux autres. Cela s’explique par le fait que le gouvernement du pays du Soleil levant n’a jamais mis en place de confinements.
Néanmoins, le pays ne compte pas se contenter d’une économie qui stagne. Il adopte et projette plusieurs pistes pour développer son économie. Le gouvernement japonais a alors lancé la politique des 3 flèches qui s’axe dans 3 domaines : la finance, la fiscalité et la structure. D’ailleurs, la politique financière est dirigée par plusieurs banques centrales.
Madagascar et le Japon entretiennent des relations depuis 60 années. Les grands évènements qui marquent cette relation sont l’envoi de sous-marin en 1943 pour faire face aux anglais, l’indépendance de Madagascar en 1960… La JICA ou Japan International Cooperation Agency assure aussi la relation entre le pays, il s’agit d’une agence de coopération internationale centrée sur la coopération technique réalisant des dons et des projets cependant, tous les projets de coopération ne passent pas tous par la JICA, il existe des projets assurés par le ministère des affaires étrangères japonais ainsi celui-ci a géré 78000 euros de budget pour construire des écoles, pour l’achat d’équipements médicaux…
Dernièrement, Madagascar a effectué un accord de pêche avec le Japon mais l’ambassadeur a précisé que cet accord se faisait avec l’association de pêche japonaise et non le gouvernement. Concernant l’élargissement du port de Tamatave, il s’agit d’un projet en collaboration avec le gouvernement japonais qui revêt un caractère important car cette extension représente un potentiel de développement pour Madagascar. Cette extension s’inscrit dans le projet TATOM ou Tana-Toamasina, un projet qui vise à améliorer les liens entre la capitale et la ville portuaire. Ce projet comporte aussi un assainissement de la ville de Tananarive et un aménagement du territoire avec le soutien de l’agence de coopération japonaise.
La Société japonaise SUMITRAN détient plus de la moitié d’Ambatovy, la société qui exploite le Nickel et le Cobalt : un grand investissement pour cette société est demandé car elle est importante dans la fabrication d’outils. Nonobstant la part importante que possède l’entreprise japonaise, cela ne signifie pas qu’il existe des quotas réservés au Japon.
Le Japon dispose aussi de nombreux projets vis-à-vis de la Grande Île : des projets relatifs à la coopération économique et relatifs au développement, des investissements par rapport à l’agriculture dans le but d’atteindre l’autosuffisance alimentaire en mécanisant le domaine et en apportant de meilleurs engrais tout en bénéficiant de l’aide de compétence de la JICA. En outre, nonobstant les problèmes d’électricité, des projets potentiels pourraient se mettre en place comme les projets d’exploitation de cacao et de transformation de ce-dernier. La Grande Île représente effectivement un potentiel pour les investisseurs, c’est pourquoi, le Japon se concentre aussi sur l’amélioration des infrastructures de l’île.
L’invité de la conférence a octroyé des conseils pour la jeunesse malgache. C’est à elle de réaliser le développement de la Grande Île et d’analyser les raisons qui freinent le développement. Pour l’intervenant, les relations entre Madagascar et le Japon pourraient encore plus s’améliorer par les investissements et par les échanges culturels et sportifs. Après tout, le Japon apporte des aides aux associations sportives malgaches et notamment celles du Judo. Enfin, l’archipel japonais propose des bourses d’études pour les étudiants afin que la jeunesse puisse devenir des futures personnalités responsables du développement de la Grande Île et de la relation avec le pays nippon.